Dans son livre « voulons nous encore vivre ensemble? » Pierre-Henri Tavoillot souligne que tous les aspects de le vie sociale sont désormais lus sous un angle guerrier.
Citant la « World Value Survey » il observe qu’il y a plus d’écarts entre les positions sociales qu’entre les générations.
Il pense que les valeurs de travail, autorité, hiérarchie, ne sont pas rejetées par les moins de 30 ans, mais que l’horizon contemporain est celui de la fin du progrès et de la peur des lendemains, ce qui fait des jeunes des neo-conservateurs.
Selon lui, le wokisme est un mode idéologique plus que le fait d’une génération.
« On entend l’arbre tomber mais pas la forêt pousser. »
Dans ce contexte, est-il encore possible de débattre ?
Evoquant la dispute du roman national, la dispute du socle commun, la dispute de la deconstruction, il constate qu’ il n’ y a pourtant jamais eu autant de débats, forums, colloques….
Son livre nous ramène à ce que signifie le travail, à ce qu’il dit de nous.
Le salariat est passé de 50% de la population active en 1830 à 90% aujourd’hui, ce qui doit garantir une forme de securité à condition que l’intégration dans le collectif soit effective.
C’est dans cette dimension, ce « travailler ensemble » qu’il voit l’essence de l’équilibre: aimer le travail pour lui même plutôt que pour ce qu’il nous rapporte. L’homme se définit moins par son être que par son faire. Aujourd’hui l’obsession du sens et de l’épanouissement de soi ne font plus débat. En dépit des injonctions contradictoires qui génèrent de l’incertitude, le travail reste essentiel car il est un pilier de l’identité personnelle. Cependant la clé de la satisfaction c’est la qualité des relations professionnelles. Le lien prime sur tout le reste.