Il y a peu encore on se contentait de voir l’entreprise comme un monde fermé, non démocratique certes, mais capable de respecter les règles et les valeurs qu’elle même avait défini.
Aujourd’hui pour Chloé Morin, il n’y a plus de frontière, l’entreprise ne contrôle plus rien ( et pourtant elle n’a jamais autant abusé des process de contrôle). Elle est pénétrée par les peurs et les confusions qui se sont emparées de la société toute entière. Elle s’abrite derrière une pseudo pression sociale pour ruiner la réputation de l’un, sanctionner socialement tel autre…
Le coût d’accusations portées à tort est plus lourd que jamais.
La sensibilité des entreprises aux questions de discriminations date d’il y a plus de 20 ans.
L’exclusion des seniors en est un des exemples les plus répandus.
Ce qui est clair aujourd’hui c’est que l’entreprise sur-reagit sans vérification aux premiers signaux par peur du risque de réputation externe, et cela au détriment de son propre règlement interne qui par définition suppose le dialogue, et une stricte éthique en matière de problème avéré de harcèlement ou de discrimination.
Certes la présence syndicale est un gage de respect de ces règles mais dans certaines entreprises, les syndicats ne sont malheureusement pas écoutés, ou pire, ils sont « achetés ».
La conscience du wokisme dans l’entreprise est limitée aujourd’hui. A tort.
Dans son dernier ouvrage « le Broyeuse »Chloé Morin » s’attaque au sujet non moins tragique des dérives des médias.
L’impact des réseaux sociaux s’avere ici colossale, créant une forme de violence gratuite dans les échanges, violence et simplification à outrance que l’on retrouve sur les chaînes d’infos. La succession des crises, le sentiment d’urgence permanente, de devoir occuper l’espace à tous prix… les raisons malheureusement ne manquent pas pour expliquer l’appauvrissement de l’information, et les caricatures multiples qui compliquent la distance critique.
La conjugaison des 2 ouvrages successifs de l’auteur met en lumière l’accès démesuré aux médias qui est donné aux sujets idéologiques et au voyeurisme, et par ailleurs le poids du conformisme qui a gagné autant l’univers des médias que celui des entreprises.
La dévalorisation des mots, la perte de sens du langage entretiennent un déficit de sincérité et nourrissent la défiance.
Solutions pour mettre fin à cet engrenage? l’éducation et la respiration: le temps long « sortir de l’économie de l’attention pour entrer dans l’écologie de l’attention ».