On a lu nombre d’éloges sur « L’heure des prédateurs », le dernier livre de Da Empoli, auteur brillant des « Ingénieurs du chaos », prophète et lanceur d’alerte.
Cette fois encore en effet, son analyse de l’exercice du pouvoir, et de l’explosion de la violence, nous interpelle.
Si l’auteur cite Machiavel, c’est pour mieux souligner à quel point les politiques sont devenus inadaptés à leur fonction, en ce sens qu’ils font chaque jour la démonstration de leur non-maîtrise des évènements.
La déclaration de guerre des conquistadors de la tech a signé leur défaite.
Comme le dit très justement l’auteur, « le vrai roman d’anticipation sur l’IA est le Procès de Kafka, dans lequel personne ne comprend ce qui se passe…. ».
J’ai apprécié ces références à Kafka qui illustrent parfaitement l’absurdité de situations que nous vivons, ou parfois que nous subissons.
Il est éclairant en ce sens de relire « le Château », roman de Kafka publié à titre posthume, dans lequel le protagoniste ne trouve jamais d’interlocuteur, tout comme le livreur qui doit se contenter de son appli pour le guider ou être évalué.
La déshumanisation généralisée, voilà ce qui nous menace.
Face à ce risque, Giuliano da Empoli prône à juste titre le refus de la soumission culturelle.
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